lundi 22 octobre 2012

Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur de Harper Lee

Dans une petite ville d'Alabama, au moment de la Grande Dépression, Atticus Finch élève seul ses deux enfants, Jem et Scout. Homme intègre et rigoureux, cet avocat est commis d'office pour défendre un Noir accusé d'avoir violé une Blanche. Celui-ci risque la peine de mort.

Ce bref résumé peut expliquer pourquoi ce livre, publié en 1960 - au coeur de la lutte pour les droits civiques -, connut un tel succès et reçut le prix Pulitzer en 1961. Il ne suffit pas en revanche à comprendre pourquoi ce roman est devenu un livre-culte aux Etats-Unis et dans bien d'autres pays, pourquoi, lors d'une enquête réalisée aux Etats-Unis en 1991, sur les livres qui ont changé la vie de leurs lecteurs, il arrivait en seconde position, juste après la Bible.

La vérité est que, tout en situant son histoire en Alabama à une époque bien précise, Harper Lee a écrit un roman universel sur l'enfance confrontée aux préjugés, au mensonge, à la bigoterie et au mal. Racontée par Scout avec beaucoup de drôlerie, cet ouvrage tient du conte, de la court story et du roman initiatique. "Il a la légèreté et le poids que recherche le véritable amateur de roman et cette vertu si rare de pouvoir être lu à tout âge, quelle que soit l'éducation qu'on ait reçue, de quelque pays que l'on vienne, à quelque sexe que l'on appartienne. On y trouvera nécessairement un univers communiquant avec le sien par le miracle de l'écriture et de l'enfance ", écrit Isabelle Hausser dans la postface qu'elle a rédigée pour ce livre.

J'ai lu ce livre dans le cadre des livres voyageurs. Paikanne me l'a envoyé (et d'ailleurs, elle est drôlement patiente car ça fait des mois que je l'ai chez moi !!). Je la remercie beaucoup car j'ai franchement adoré. C'est un véritable coup de cœur.

Dans ce livre, on suit Scout, fille d'un avocat. Elle a 6 ans (elle en a 9 à la fin du roman) et nous raconte son monde partagé entre l'école, la ville, son frère, ses amis, etc.
A travers ses yeux, on découvre la mentalité des habitants la ville. J'ai beaucoup aimé cette vision des choses car cela apporte une touche de légèreté dans ce milieu assez dur.

Ce livre passe un très gros message de tolérance à travers la vision d'Atticus, qui essaye tant bien que mal d'apprendre à ses enfants que les hommes ne sont pas foncièrement mauvais. Même les plus détestables, ont des raisons, des choses qui les rendent comme ça.

Scout est une petite fille un peu rebelle. Elle a un sacré caractère et son père s'en mord un peu les doigts par moments. Mais  elle est très touchante car on ressent ses frustrations, ses incompréhensions, etc.

Le synopsis explique une partie de l'histoire, mais ne vous attendez pas à voir un livre centré sur le procès ! C'est une partie de l'histoire qui montre le racisme de cette époque. Même si l'on suit la vie de tous les jours d'une enfant, on ne s'ennuie pas une seconde. Je me suis même tapé de sacrés fou rires avec les situations et le langage. On y découvre petit à petit une Amérique raciste et religieuse. L'auteure à ajouté une touche de tendresse, ce qui est très captivant.

J'ai adoré la plume de l'auteure, et j'ai trouvé son récit très fluide. J'ai été happée par l'histoire dès le début, et je me suis surprise à être triste en même temps que Scout, heureuse, etc...
Je me suis revue petite en train d'essayer de comprendre certains préjugés, ou façon de penser des adultes, sans vraiment réaliser la gravité des choses.
Quand elle grandit et comprend un peu mieux les choses, j'ai été déçue avec elle des comportements humains, tout en apprenant à ne pas les détester (leçons qu'elle tente d'apprendre à chaque conversations avec son père).

Il y a un passage que j'aimerais pouvoir vous montrer mais il est assez long donc je vais l'expliquer en étant brève. A un moment, l'institutrice parle d'Hitler aux élèves. Elle explique qu'il est fou, qu'il n'a pas à faire ce qu'il fait aux Juifs, ...Scout rentre de l'école et essaye de comprendre pourquoi on déteste tant cet homme. N'arrivant pas à discuter avec son père, elle se tourne vers son frère et lui demande simplement pourquoi son institutrice dit qu'il ne faut pas mépriser les Juifs alors qu'elle méprise les Noirs.
Ce passage était un moment fort pour moi car il fait passer un très grand message et l'incompréhension de Scout y joue grandement.

Le livre ne fait pas passer qu'un message anti-raciste, mais critique également le comportement des gens dans la vie de tous les jours. On y voit  les commères par exemple et on peut facilement transposer la ville de Maycomb à n'importe quelle autre ville.

4 commentaires:

  1. Voilà un livre qui ne me tentait absolument pas XD Mais en lisant ta critique cela m'a fait réfléchir et je pense y jeter un oeil très prochainement ^^

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    1. Oh c'est super si ça te donne envie de le lire. Il est franchement génial.^^

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  2. Quelle coïncidence, je viens d'y songer et t'ai justement envoyé un MP sur LA pour savoir où tu en étais ;-)

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    1. Je file répondre au MP dans ce cas ! (désolé je n'ai pas regardé ma boîte depuis un peu plus d'une semaine par manque de temps).

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